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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/314

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tout est extrême pour eux ; il n’y a ni petits maux, ni petits abus. Un auteur vient de publier un livre intitulé : Tableau de Paris. Ce tableau n’en est point du tout le portrait, parce que tous les traits en sont exagérés[1]. Tout ce qu’ont dit les prédicateurs, depuis le capucin qui prêche dans un village, jusqu’à l’orateur qui parle devant le roi, tout ce qu’ont écrit les moralistes contre le luxe, les mauvaises mœurs, l’abus des richesses & la vanité des grandeurs, n’approche pas de ce que dit cet auteur dans ses deux volumes. On ne sait d’abord si l’on en doit rire, ou si l’on doit s’en fâcher[2] ; car jamais prophete n’a reproché à Israël ses iniquités avec plus d’énergie, de zele & d’humeur. »

  1. Je ne le crois pas ; j’en appelle à ceux qui auront bien examiné l’objet, & avec la même attention que j’y ai apportée.
  2. Tout comme le critique voudra ; je me suis attaché à être fidele ; je n’ai voulu ni flatter, ni blesser ; & il étoit difficile de marcher long-tems sur ce pont étroit.