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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/42

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CHAPITRE CCCIV.

Filles nubiles.


Le nombre des filles qui ont passé l’âge du mariage est innombrable. Rien de si difficile qu’un mariage, non pas tant parce que ce nœud est éternel, que parce qu’il faut aller consigner une dot par-devant notaires. Les filles laides & nubiles abondent ; les jolies ont encore beaucoup de peine à passer. Il faudroit peut-être renouveller à Paris ce qui étoit en usage chez les Babyloniens. On rassembloit toutes les filles nubiles dans un marché public ; les jeunes gens venoient, & comme de raison, achetoient les plus belles ; mais l’argent qui en provenoit, servoit à doter les laides délaissées.

On voit que le mariage est devenu un joug pesant, auquel on se soustrait de tout son pouvoir : on voit qu’on a raisonné depuis peu le célibat, comme une situation plus