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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/56

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CHAPITRE CCCVIII.

Tableaux, Dessins, Estampes, &c.


La manie coûteuse & insensée des tableaux & des dessins que l’on achete à des prix foux, est bien inconcevable. Il n’y a point de luxe, après celui des diamans & des porcelaines, plus petit & plus déraisonnable : non qu’un tableau ne vaille son prix ; mais parce qu’il est bizarre, ridicule, indécent de couvrir d’or, des peintures dont l’utilité & la jouissance sont également bornées.

Que des princes forment des cabinets, ils se doivent à tous les arts. Mais qu’un particulier entreprenne une collection toujours incomplete, ces dépenses énormes l’empêcheront, à coup sûr, d’être un bon parent, un bon ami, un obligeant citoyen : il n’aura plus d’argent que pour des toiles peintes. Plus il possédera, plus il voudra encore posséder : sa maison, sa famille, tout ce qui