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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/59

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scene cette folie ruineuse : elle mériteroit bien les pinceaux d’un auteur comique.

CHAPITRE CCCIX.

Encan.


Mais nos seigneurs, sous le nom de curieux, sont le plus souvent des brocanteurs magnifiques, qui achetent sans besoin, sans passion, & seulement pour avoir de bons marchés, bijoux, chevaux, tableaux, estampes antiques, &c. Ils font des haras ou des cabinets, qui sont bientôt des magasins : on les croiroit passionnés pour les beaux arts ; ils aiment l’argent.

Ces vases, ces bronzes, ces chefs-d’œuvres, auxquels ils semblent tenir, & dont ils se montrent idolâtres, appartiendront à qui voudra les en débarrasser pour de l’or. La médaille la plus antique ne restera pas au médaillier, malgré tout l’étalage du propriétaire ; on en fera la conquête. Ces brocan-