Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 97 )

CHAPITRE CCCXVII.

Le Suisse de la rue aux Ours.


On brûle tous les ans, le 3 juillet, l’effigie de ce Suisse ivre, qui donna, dit-on, un coup de sabre à une statue de la vierge Marie : ce qui en fit couler du sang, ajoute la même histoire. Rien n’est plus ridicule ; mais cet usage déjà ancien ne s’en observe pas moins.

L’effigie portoit jadis l’habit suisse ; mais les Suisses se fâcherent, il fallut l’habiller d’une souquenille. Ne diroit-on pas que l’on ajoute foi à ce miracle, d’après ce bûcher qui se renouvelle chaque année ? Tout le monde rit en voyant ce colosse d’osier, qu’un homme porte sur ses épaules, & auquel il fait faire des révérences & des courbettes devant toutes les vierges de plâtre qu’il rencontre. Le tambour l’annonce ; & dès qu’on met la tête à la fenêtre, ce colosse