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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/101

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à la messe que rejettent ceux qui les portoient. Si l’on faisoit la guerre aux Sauvages, on verroit sans doute leurs armes & leurs casse-têtes appendus aux murailles sacrées de nos temples.

On a vu plus d’une fois un souverain faire chanter le te-deum, & remercier Dieu d’une victoire qu’il ne lui avoit point accordée. Ce chant public est ordinairement un charivari ; & tandis que des familles sont dans les larmes, le peuple va entendre la musique. Son érudition se borne à répéter le nom du général ; il dit : il a gagné une victoire en Amérique ; & chacun répète en Amérique, sans en savoir davantage.

Quand le monarque a un fils, il vient en rendre des avions de grâces dans Notre-Dame ; la reine en fait de même ; on chante le te-deum.

Lorsque M. de Beaumarchais alla visiter l’imprimerie de Kehl, où s’impriment les œuvres de Voltaire, devinez quelle fut la réception des ouvriers de l’imprimerie : ils sonnèrent les cloches, le conduisirent à