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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/106

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tère. Ils ne distinguent pas assez la classe qui gémit, qui souffre, & qui adore, de celle qui épuise tous les plaisirs, & qui refuse l’adoration à l’Être suprême.

Lorsque j’entends ces discours scandaleux, je répète tout haut & posément ces paroles sublimes du livre de Job : Où étois-tu quand je posois les fondemens de la terre ? Dis-le moi, si tu as de l’intelligence ; as-tu pénétré au fond de l’Océan ? t’es-tu promené sur les sources qui renouvellent l’abyme ? Dis-moi où habite la lumière, & quel est le lieu des ténèbres ? savois-tu, lorsque l’univers existoit déjà, que tu devois naître toi-même ? Et je conseille à ces insensés de lire Job, & de reconnoître, dans le plus ancien & le plus majestueux des livres, l’empreinte de cette primitive & grande idée, qu’un Dieu existe.