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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/173

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la rue des Cordeliers, & il étoit détendu, à tout homme un peu proprement vêtu, de passer par cette rue, & même dans le voisinage.

Ces merlans, apprentis chirurgiens, quand ils sont dans l’amphithéâtre, ont un objet d’émulation sous leurs regards ; car, en levant les yeux, ils apperçoivent le buste de M. la Martinière, qui s’est élevé du rang de garçon perruquier, ou frater, au grade de premier chirurgien du roi. Les merlans s’enorgueillissent d’un tel fondateur, qui ne les a pas oubliés au sein de sa haute fortune.

Les meûniers, les boulangers, les forts de la halle, qui voiturent les sacs de farine, sont aussi un peu blancs, mais ils n’ont pas l’impudence des merlans. Les charbonniers, qui contrastent avec eux, se détournent un peu, quoique chargés, de peur de vous noircir. J’aime les charbonniers ; leurs yeux sont saillans & expressifs. Ils ont créé le fameux adage : Charbonnier est maître chez soi. Un jour, j’accompagnois J. J. Rousseau le long des quais : il vit un nègre qui portoit un sac de charbon ; il se prit à rire, & me