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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/203

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reuses planches sur la rivière, où les porteurs d’eau vont remplir leurs sceaux quand les fontaines sont gelées. Il en périt plusieurs tous les ans. On les fait payer, & on a la cruauté de ne pas disposer quelques planches & quelques gardefous, qui mettent la vie de ces malheureux en sûreté.

Les porteurs d’eau observent régulièrement leur tour, lorsqu’ils vont puiser, soit à la fontaine, soit à la rivière ; ils sont plus polis & plus judicieux que certains auteurs qui cherchent à empiéter sur leurs camarades, en faisant passer leurs pièces avant leur tour.

Il est défendu à toutes personnes de se baigner dans la rivière, & de la traverser à la nage, afin de ne pas blesser la décence publique. Aussi-tôt qu’il s’en trouve, la garde des ports accourt, & saisit les hardes. Souvent plusieurs jeunes garçons poursuivis, au lieu de revenir au rivage, se sont jetés dans le courant, & ont péri en voulant passer de l’autre côté ; le tout pour éviter la garde & ses bourrades.