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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/205

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J’ai visité les bains du peuple : ils sont incommodes, & même dangereux ; le fond de la rivière n’est pas seulement nettoyé ; il est plein de cailloux, de moules, de plantes, & souvent de tessons, qui vous coupent les pieds ; une mauvaise toile, tendue sur quatre mauvais pieux ; une échelle mal assurée, & sur laquelle on descend avec autant de fermeté que d’autres montent au gibet ; tels sont les bains publics qu’on ne pourra certainement pas comparer avec ceux des Romains.

Si chaque prévôt des marchands créoit un nouvel établissement populaire, & d’un genre utile, il s’honoreroit, & laisseroit moins à faire. On doit à M. de la Michaudière, d’avoir projeté le boulevard de la porte Saint-Antoine, garni de fossés, où l’eau séjournoit huit mois de l’année, & étoit nuisible à ce quartier ; on lui doit l’élargissement de la place de Grève, qui, trop angustiée, faisoit la honte & la confusion de la ville. On lui doit encore tout le bel établissement en faveur des