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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/222

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guet se croit en droit d’arrêter brutalement tous ceux qui passent ; alors il fait la presse d’Angleterre ; & cela devient pour lui un amusement. Ces fusiliers poursuivent, frappent ; on les a vu manquer de respect à des hommes libres, dont la décoration & l’âge annonçoient des fonctions magistrales.

Chacun doit se prêter à sauver l’édifice du feu ; mais ce n’est pas la confusion que cause leur brutalité, qui opérera quelque secours. La violence subite de cette soldatesque insolente, qui se croit autorisée à un pareil délit, mérite d’être réprimée ; car elle porte un caractère d’audace & de violation de toute sûreté personnelle.

Un convalescent, un homme d’affaires, un vieillard, sont-ils faits pour se trouver entre les mains de ce guet, qui, institué pour veiller à la sûreté publique, se fait un jeu, dans ce moment, d’insulter aux plus honnêtes gens ? il métamorphose la calamité en une véritable farce : & rien n’est plus indécent, comme rien n’est plus criminel que cet attentat envers le public. De