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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/345

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penchée, la queue traînante, l’air égaré, soudain ils les assomment.

Il est vrai que ces tueurs abusent de leur office, & que quelquefois, par passe-temps, ils échiennent à tort & à travers ; mais quiconque tient la massue en tout genre en fait autant. Il faut que la police fasse constamment la guerre aux chiens, à cette engeance funeste, qui recèle le germe de la maladie la plus effroyable, dont le nom seul fait frémir ; & qu’elle cherche sur-tout dans les mois chauds de l’année à en diminuer le nombre.

Ces animaux trop multipliés sont devenus des objets de luxe, de caprice : les personnes riches en ont de petits troupeaux ; il en résulte des dangers : les pauvres ont des chiens maigres, épuisés, qui reflètent la misère de leurs maîtres, & qui annoncent, avant qu’on les voie, leur négligente malpropreté.

Combien de gens livrent à des chiens le pain qu’ils refusent aux pauvres, ou qui leur donnent des consommés ! On les