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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/357

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troupes qui craignent la pluie, met sans cesse, à contribution des royaumes qui ont de bonnes troupes, des canons, des bombes, des vaisseaux ; & il tire de nous, tous les ans, des sommes considérables. Il vend tous les bénéfices vacans en France ; il fait tout cela fort tranquillement, sans que personne même s’en étonne. Il n’y a que moi peut-être qui, voyant bien la chose, ne la conçoive pas entièrement ; car enfin, quand il s’agit d’hommages, de respect, de génuflexions, on peut être prodigue, mais on n’aime point à donner son argent pour rien.

Or, tout se rejette sur les humbles classes de la société : aux plus pauvres la besace. Le bas clergé paie tout ; le haut clergé paie peu en comparaison. Quand j’ai lu dans l’almanach royal les noms & les revenus des primats, des archevêques, des évêques, des abbés, des abbesses, des prieurs ; & qu’ensuite feuilletant l’écriture sainte, je ne vois nulle part que Jésus-Christ ait dit un mot de tout cela, je suis