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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/370

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à l’air libre. L’air pur l’enivre ; & c’est l’observation qu’on fit faire à M. Necker, lorsqu’il se trompa sur la cause de la titubation du malheureux. Les geoliers crient alors qu’il faut remettre le prisonnier dans un cachot un peu moins obscur, afin qu’il ne perde pas la vie ; ce n’est que par une gradation de cachots qu’il peut échapper à la mort.

Et ce cachot est ordinairement une grace que l’on fait à un criminel qui, dans son souterrain, ne jouit pas même en liberté de l’espace qu’il occupe, parce qu’il est souvent attaché à la muraille par une lourde chaîne. Quelle grace !

En finissant ce chapitre, je me suis tristement convaincu qu’il y avoit encore quatre ou cinq prisonniers enfermés dans ces cachots, où il faut descendre avec des flambeaux, & où il n’y a ni air ni jour. En style de Bicêtre, on appelle ces malheureux, les cachotiers.

Outre Bicêtre, Charenton, &c. la police a plusieurs maisons de force ; elle en a fait