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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/376

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enfin l’Espérance avec son ancre est toujours là qui nous montre le port, en nous promettant d’y surgir le vaisseau de l’État.

Il ne nous faut qu’un homme qui connoisse nos facultés, & qui sache les mettre en œuvre. Enfin la nation assemblée peut réparer les maux de la nation ; elle a incontestablement les lumières & sur-tout la générosité propres à cette régénération.

Le déficit, la recette, la dépense, la réforme, voilà les mots avec lesquels on bataille aujourd’hui dans toutes les sociétés, & chacun y loge une idée toute différente de celle de son voisin.

Le déficit est un mal sous un certain rapport ; il est un bien sous un autre : il tempère les fougues de l’autorité, & prive d’alimens les erreurs ambitieuses ; il éveillera l’honneur national ; il commandera tous les sacrifices nécessaires ; il sanctionnera la foi publique ; il nous donnera une constitution, car toutes les vérités se tiennent par la main ; il ne nous faut que bien trouver la première, & le corps politique, robuste,