l’administration de leurs propres affaires, parce que, pour bien voir, & pour bien découvrir les objets, il ne faut pas en être si près.
Et voilà pourquoi les intendans demeurent à Paris.
Vous voyez donc, lecteur, que Paris est le vrai point de vue & le seul d’où l’on découvre clairement tout ce qui est nécessaire à la province ; & que, pour bien administrer une province, il faut un homme absolument étranger à cette province. Or, un point capital, c’est que l’intendant ne réside point ou presque point dans sa généralité : il aura donc un secrétaire, qui arrangera ses propres affaires en faisant celles du public.
Les assemblées provinciales auront l’avantage de remédier à cette administration, & d’offrir un thermomètre sûr.
Lorsqu’un intendant a son bien & ses terres dans sa généralité, alors il est seigneur de village : c’est bien autre chose ; il faut que tous les voisins sacrifient leurs fonds pour former une ville du hameau de monseigneur.