Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 90 )

l’administration de leurs propres affaires, parce que, pour bien voir, & pour bien découvrir les objets, il ne faut pas en être si près.

Et voilà pourquoi les intendans demeurent à Paris.

Vous voyez donc, lecteur, que Paris est le vrai point de vue & le seul d’où l’on découvre clairement tout ce qui est nécessaire à la province ; & que, pour bien administrer une province, il faut un homme absolument étranger à cette province. Or, un point capital, c’est que l’intendant ne réside point ou presque point dans sa généralité : il aura donc un secrétaire, qui arrangera ses propres affaires en faisant celles du public.

Les assemblées provinciales auront l’avantage de remédier à cette administration, & d’offrir un thermomètre sûr.

Lorsqu’un intendant a son bien & ses terres dans sa généralité, alors il est seigneur de village : c’est bien autre chose ; il faut que tous les voisins sacrifient leurs fonds pour former une ville du hameau de monseigneur.