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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/100

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sances des opérations les plus mystérieuses de la nature.

Cependant tous les membres du clergé & ceux du parlement qui, se piquant de régularité, mangeront des œufs & du poisson pendant tout le mois d’avril, tomberont malades pour en avoir mangé ; & le clergé & le parlement, tout en rendant ces belles ordonnances qui permettent ou prohibent, ignoreront à jamais l’esprit de la loi qui défendoit autrefois l’usage des œufs, de la viande, & même de la chair de poisson dans les premiers jours du printems, dans cette saison si riante, mais qui fait subir à tous les corps une agitation intérieure, produit d’un ferment dont nosseigneurs n’ont pas la moindre idée.

Si le mandement anti-ovipare de l’archevêque de Paris (qui mange en paix cinq cents mille livres de rente) a un côté ridicule & comique, je ne le lis jamais qu’en me rappellant la sagesse profonde des anciens législateurs qui avoient concentré dans le sacerdoce