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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/111

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qui n’appartient plus qu’aux princes ; ceux-ci imitent sur leurs terres les réglemens qui sont en vigueur autour de la capitale : il faut faire trente lieues pour se dérober à cet amas de prohibitions arbitraires.

Je ne parle pas ici des incursions que font ensuite les financiers, les seigneurs, les évêques dans leurs terres de province : ces chasses font refluer tout le gibier vers Paris, & le lievre qui arpentoit les vastes plaines de la Picardie ou de la Beauce, est servi dans le plat d’argent oblong, qui décore une table du fauxbourg Saint-Honoré.

On y mange enfin une multitude de perdrix qui ont été tuées de la main du roi ou de celle des princes ; ce n’est donc pas un plomb vulgaire que le bourgeois rencontre sous sa dent. Les princes ont chassé pour la fourniture de sa table.