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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/163

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sociétés connues ; il consiste à regarder les sciences comme étant encore au berceau ; à se rendre très-attentifs à lier les observations, à rejeter les systêmes, pour ne s’attacher qu’aux faits avoués dans la physique expérimentale.

Mais il n’y a qu’un monarque libéral qui puisse donner aux arts & aux sciences cette liaison & cette correspondance intimes & nécessaires. Quels que soient la fortune d’un particulier, ses lumieres & ses soins, il ne parviendra jamais à rassembler tous les matériaux, à réunir toutes les expériences, à fondre tant d’esprits différens dans un seul & même but.

L’académie, attendant des jours plus favorables, se préserve de l’esprit de systême & n’en admet aucun, parce qu’un systême reçu devient une opinion despotique, qui tyrannise tous ceux qui viennent ensuite, & c’est une plaie faite au génie observateur.

Pourquoi les autres sociétés ne se pénetrent-elles pas de l’esprit vraiment philosophique, qui anime & dirige les observations, les tra-