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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/227

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victoires est celle dont les dieux n’ont favorisé que vous ; on vous a vu remporter les trois premiers prix, être proclamé vainqueur au milieu des applaudissemens, sans avoir pris la moindre peine.

Sans avoir pris la moindre peine ? Qui se feroit attendu à une pareille chûte ?

Il est dommage que nous ne soyons pas originaux dans ce ridicule que nous avons adopté, mais aussi nous avons voulu placer une gloire d’éclat dans le mérite de nos jockeis.

On ne parle donc plus que du cheval barbe, du petit duc ; & le goût des chevaux qui courent a succédé à l’esprit de la chevalerie entiérement éteint. On se transporte dans la plaine des Sablons pour voir courir des animaux efflanqués, qui passent comme un trait, tous couverts de sueur au bout de six minutes ; & nous mettons ensuite dans les discussions qui résultent de ces courses, un air de profondeur & une importance qui ont quelque chose de burlesque.