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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/229

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pendant l’hiver le long des quais dans des piles de bois, ils descendent en été au bord de la riviere : là ils sont d’une grosseur démesurée. Des peuplades entieres vivent dans ces souterreins & y forment des excavations remarquables ; ils entrent dans les caves quand la riviere hausse, & y rongent tout ce qu’ils trouvent. Aussi dans ces quartiers voisins de l’eau faut-il une armée de chats pour combattre cette armée de rats. Ceux-ci sont d’une telle stature qu’ils ne tremblent plus devant le plus fier rominagrobis, & le combat se livre à forces presqu’égales.

Les servantes sont obligées d’accumuler les ratieres, & de redoubler de soins pour dérober la provision de chandelle & les alimens à la dent vorace de ces animaux : ils pullulent au point que plusieurs maisons en sont incommodées, & de maniere à redouter le sort de l’ancienne Égypte.

En vain un grand homme se promena dans les rues avec une longue perche garnie de rats morts que le poison a gonflés ; le