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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/24

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leries, il étoit dit littéralement : Sa Majesté ayant permis à des entrepreneurs d’établir des petits cabinets d’aisance, pour la commodité du public, veut, &c.[1] On donne deux sols à ces entrepreneurs, & l’on se débarrasse dans le jardin royal du superflu de son dîner. Si le Suisse vous surprenoit voulant frauder les droits de l’entreprise, il prendroit votre canne & votre chapeau, & vous conduiroit chez le gouverneur.

On a abattu tous les ifs qui bordoient les terrasses & servoient de cabinets, parce que leur ombrage cachoit & protégeoit le soir des vices honteux qu’il importoit à la police de déraciner de tout son pouvoir. Voilà pourquoi ceux qui ne soupçonnent même pas ces vices, sont obligés d’avoir deux sols en poche pour faire mentir ce vieil adage : nécessité n’a point de loi.

  1. On a senti le ridicule de cette expression, on l’a effacée ; mais elle a subsisté imprimée plusieurs mois. Je l’ai lue & l’ai fait remarquer à plusieurs.