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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/241

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Les trois académies (sans compter celle d’architecture) sont logées dans ce Louvre qu’on diroit avoir été battu en ruine, ou avoir échappé à la fureur d’un peuple barbare. Quelques académiciens & quelques particuliers y ont obtenu un logement ; mais il faut bâtir une espece de maison en charpente dans ces vastes enclos. On trafique de ces logemens qui sont peu commodes, sur-tout par les escaliers qui ne répondent point à la majesté de l’édifice.

Plusieurs peintres de l’académie y ont leurs atteliers, & une multitude de rats leur domicile ; c’est le cortege ordinaire des talens.

Celui qui vient à décéder dans les logemens du Louvre, ne peut faire attacher à sa porte une aune de tenture noire. Il faut qu’il déloge sans cérémonie ; on enleve le corps sans qu’il soit exposé, & il est interdit aux murailles de porter les marques lugubres de la douleur de sa famille.

Du Freny disoit à Louis XIV : Je ne regarde jamais le Louvre sans m’écrier : superbe