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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/243

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quefois que fois de le lire avec attention, & rachete l’ennui que cette lecture lui cause en donnant à cette pratique une sorte d’ostentation.

Depuis que l’on en rit, cette manie de prier devant le monde est diminuée. Eh ! n’est-il pas ridicule de voir dans un carrosse public, un prêtre qui marmote du mauvais latin pour mendier des assistans une certaine vénération ?

Si cette lecture du bréviaire est faite pour se sanctifier, c’est dans la retraite & seul que le prêtre doit méditer ce qu’il lit, & non prendre le tems de la promenade ou d’une assemblée pour se faire remarquer.

Cette infructueuse momerie n’est plus en usage que chez les prêtres stupides ou hypocrites. Ceux qui se respectent, ne livrent plus au coup-d’œil des railleurs leurs levres mouvantes, leurs signes de croix & leurs coups-d’œil vers les cieux. Qu’un prêtre dise journellement son bréviaire, qu’il se pénétre de ses charmes touchans, rien ne l’en empêche ; mais qu’il se tienne à l’écart ou dans sa maison.