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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/293

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Cette caisse d’escompte est toujours comme une pierre d’attente sur laquelle on examine si le public voudra bâtir de lui-même un édifice de confiance. Il faut en effet que cet édifice devienne l’ouvrage de la nation ; elle a beaucoup de peine à recevoir des idées de banque ; elle n’attache aucun sens aux mots crédit, circulation ; elle craint toujours qu’un second Terrai ne vienne avec sa main de fer tout briser, tout prendre. La défiance presqu’universelle empêche qu’un établissement utile ne reçoive les dimensions qui le rendroient favorable dans un tems sur-tout où la disette d’especes monnoyées se fait sentir, & où les capitalistes paroissent vouloir thésauriser, pour voir, ainsi qu’ils le disent, ce que tout cela deviendra.

Le peuple de Paris ne comprendra jamais ce qu’on appelle banque, qu’on ne lui en montre le jeu, non en théorie, mais en pratique. Paie-t-on à l’hôtel-de-ville ? Oui, quoique un peu lentement. — Eh bien, nous reporterons notre argent au trésor royal. Voilà les