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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/340

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ventes & d’achats. Les pertes, les banqueroutes, les décès, tout est favorable aux huissiers-priseurs, en ce que les revers, les variations de fortune, les changemens de lieu & d’état se terminent toujours par des ventes forcées ou volontaires.

Les huissiers-priseurs gagnent donc à tous les événemens qui agitent la vie humaine. L’immensité des besoins qui tourmentent la moitié de la capitale, l’oblige à troquer incessamment toute marchandise quelconque contre de l’argent, l’argent devient ensuite marchandise comme tout le reste ; & l’huissier-priseur le sait encore.

Ainsi que les tems soient prosperes ou défavorables, dès que l’on vend ou que l’on achete, l’huissier-priseur trouve son compte dans tous les besoins ou les profits du commerce ; & lui & la bourse de la communauté prélevent avant tout leur dû. L’objet a beau baisser de prix ; quelque vil qu’il soit, il a une valeur sûre pour la bourse de communauté.