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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/4

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ma main n’a offert l’encens de la flatterie à aucun homme en place, & je suis tout aussi loin de vouloir les blesser ; mais quand je n’aurois accoutumé les yeux de mes compatriotes qu’à se fixer sur les principaux abus qui les environnent, ces détails qui paroissent minutieux, sont ceux néanmoins qui peuvent amener les avantages réels de la société ; car la politique en grand est ordinairement contentieuse, destructive ; ce n’est qu’en petit & du côté des loix de police qu’elle devient douce, utile & bienfaisante. Les ministres des cabinets font que les empires se heurtent & se déchirent ; les officiers municipaux établissent la tranquillité, & il faut les honorer.

Le philosophe respecte donc ces magistrats chargés de l’administration civile, dès qu’ils font leur devoir. C’est à eux qu’il doit sa tranquillité. Quand il voit la sûreté publique bien établie, peut-il s’empêcher de remercier l’auteur de son bien-être, & de le regarder comme son propre bienfaiteur ? C’est