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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/59

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offre une femme portant un nouveau-né. Sans décrier une maison, cette enseigne empêche que des demoiselles bien nées y viennent demeurer, parce que ce voisinage paroîtroit trop commode aux yeux de la malignité. La fille prend la peine, quand l’accident lui arrive, de traverser la rue, & alors tout est dans l’ordre.

Le prêtre qui baptise est accoutumé à voir arriver la sage-femme, & il distingue ainsi du premier coup-d’œil l’enfant de l’amour de l’enfant de l’hymen. Les droits du prêtre ayant été fraudés, il punit le fils de l’infracteur dans l’extrait baptistaire, & le déclare enfant naturel, c’est-à-dire, bâtard. Qui voudra écrire des anecdotes singulieres, intéressantes, piquantes, savoir & le bien & le mal que l’amour fait dans ce monde, toutes les ruses qu’il invente, toute la force & tout le courage dont il est susceptible, qu’il fasse la connoissance de quatre ou cinq sages-femmes ; il apprendra des aventures uniques presque incroyables, & les noms des personnages y