dans les poétiques inutiles dont il étaie ses frêles conceptions.
Les ouvrages qui peignent les mœurs, qui sont simples, naïfs ou touchans, qui n’ont ni apprêt, ni morgue, ni jargon académique, voilà ceux que l’on vient chercher de tous les quartiers de la ville, & de tous les étages des maisons. Mais dites à ce loueur de livres : donnez-moi en lecture les œuvres de M. de la Harpe ; il se fera répéter deux fois la demande, puis vous enverra chez un marchand de musique, confondant (sous le vestibule même de l’académie) l’auteur & l’instrument.
Grands auteurs ! allez examiner furtivement si vos ouvrages ont été bien salis par les mains avides de la multitude ; si vous ne vous trouvez pas sur les ais de la boutique du loueur de livres ; ou si vous y trouvant, vous êtes encore bien propres, bien reliés, bien intacts, faits pour figurer dans une bibliotheque vierge ; dites-vous à vous-même : j’ai trop de génie, ou je n’en ai pas assez.
Il y a des ouvrages qui excitent une telle