Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 9 )

dissipation. On en voit dans l’ordre de la bourgeoisie dédaigner les soins de l’intérieur de la maison, les abandonner à des valets, frémir au seul nom de cuisine, & dire à leurs maris qu’elles ne leur ont pas apporté quarante mille francs pour avoir soin du linge. Or vous saurez que cette dot de quarante mille francs rend une petite bourgeoise impertinente, & fait qu’elle compte avec sa marchande de mode, mais jamais avec son boucher.

L’épouse d’un maréchal de France, d’un premier président, peuvent fort bien être leur compagne. Mais il faut nécessairement que celle d’un marchand, d’un commis, d’un artisan soit un peu la servante de son mari.

Fiere de sa dot, la bourgeoise, faisant dresser son contrat de mariage sur le même modele que celui d’un prince ou d’un duc, & apprenant que les princesses & duchesses n’obéissoient pas toujours à leurs augustes époux, n’a pas voulu de la soumission. Le contrat rend exigeante & hautaine celle qui