en prison, & en fut obéi. Toutes leurs opérations étant de rigueur, précédant les saisies, ordonnant les emprisonnemens, écrivant sans cesse des procès-verbaux ; toujours avec des accusateurs & des accusés, leur ame en a contracté une sorte de roideur & d’impassibilité, qui passe quelquefois sur leur visage.
Il n’y a point de farce sur le boulevard où l’on ne voie arriver un commissaire à la suite d’une querelle. Il est en robe sale & trouée ; on lui arrache sa perruque ; on le bâtonne sur le théatre aux éclats de rire de la populace. Il en est de même à la Rapée, dans une joute que l’on donne sur l’eau. Les personnages figurent une rixe ; ils se battent, le commissaire vient, il procede, il verbalise, il interroge : on finir par le jeter à la riviere avec sa plume, son rouleau de papier & son écritoire.
Si cependant on prenoit ces farces au pied de la lettre, & qu’on s’avisât de battre réellement cet officier de robe longue, on se