l’exige ; il est accoutumé à sentir par-tout le frein & la bride ; il ne sauroit plus s’en passer.
S’il y a un peu de contrainte, le spectacle aussi n’est jamais troublé trop indécemment. L’amateur, curieux d’entendre Corneille, & qui ne veut pas être distrait par les bourrasques capricieuses de la multitude, jouit tranquillement, & son plaisir n’est pas altéré par des rumeurs désordonnées. L’insolence & l’audace seroient réprimées sur-le-champ. Quand le major de la garde est honnête & sensé, tout considéré, l’on ne peut qu’applaudir à la police des spectacles ; elle est nécessaire à Paris, autant qu’elle seroit superflue à Londres. Il faut savoir sacrifier ici une portion de sa liberté, pour jouir plus sûrement de l’autre.
On commence à envisager d’un œil plus tranquille les séditions théatrales, à moins gêner les arrêts du parterre, à lui laisser cette précieuse liberté, la seule qu’il réclame. Il faudroit lui abandonner pleinement & politiquement le droit d’approuver ou d’improuver à haute voix tel auteur & tel comédien.