adroite la libre circulation ; c’est à qui obtiendra un pouce de terrein.
Tu veux passer avec ton équipage, & le malheureux piéton ne doit qu’à son ventre plat & rentrant le bonheur d’échapper à l’essieu du paysan, qui excede quelquefois d’un pied. Il ne faut que la voiture d’une blanchisseuse, qui reste là plantée pendant trois heures, faisant son compte dans la maison, pour arrêter quatre cents équipages. Mais voici qu’un cabriolet scélérat, profitant d’un jour ouvert, rasant de près la borne, s’échappe de la bagarre. C’est la foudre qui part d’un nuage orageux : sauve qui peut. Le pervers conducteur veut regagner le tems perdu, en passant sur le corps de ses concitoyens. Et où court cet écervelé, ce méchant ? Car il faut l’être pour braver ainsi les clameurs de la multitude, comme si c’étoit un amas d’insectes. Il court au logis d’une catin. Il porte déjà sur son front l’empreinte livide de la débauche, & dans trois semaines il va tom-