Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 99 )

» Écoute, impie, les paroles de ton Dieu. Si tu les méprises, je commande à l’ange exterminateur de te frapper avant la fin de l’année. Oses-tu préférer la fortune au salut de ton ame, & satisfaire tes vues ambitieuses en allant contre mes volontés ! Ne sais-tu pas que tous les biens sont dans ma main puissante, & que je les distribue selon qu’il me plaît ? Ta fille est à moi, sa volonté & son être m’appartiennent. N’es-tu pas trop heureux que je la range parmi mes épouses pacifiques, & que je consente à ce qu’elle désarme, par ses prieres, ma justice irritée ? Tes crimes ont mérité les plus grands châtimens, & mon bras est encore suspendu. C’est son innocence & ses larmes qui ont arrêté ma vengeance ; c’est le lieu qu’elle habite qui a fléchi mon courroux. Si tu oses balancer la vocation qui l’appelle vers moi, tremble ; mon bras va se baisser & te percer dans ma colere. »

Le pere vit bien que Dieu n’avoit pas écrit une pareille lettre ; il méprisa assez le fanatique