royauté, en nous la peignant des plus révoltantes couleurs, en nous montrant Cinna, Émilie, en ennoblissant tout rôle de conspirateur, en consacrant la coupe & le poignard ?
Comment une foule de tirades modernes, qui respirent le meurtre des rois, ont-elles circulé chez un peuple soumis, qui adore ses monarques ? Notre tragédie n’est-elle pas pleinement & constamment en contradiction avec les principes monarchiques ?
Que d’injures dites aux rois dans ces pieces doublement approuvées ! Mais la censure voyant qu’il est question d’un prince Asiatique, & que le stilet & la coupe empoisonnée sont apprêtés dans un palais situé à six cents lieues du fauxbourg Saint-Honoré, ne refuse pas d’écrire : permis de représenter & d’imprimer.
Des écoliers font des vers abominables, dits tragiques. L’un fait dire à un conspirateur qui tient le couteau levé :
Tu vois
La ressource du peuple & la leçon des rois.
Un autre :