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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/207

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Un naturel pervers & corrompu décompose la signification précise des mots, & loge les idées les plus fausses dans les termes les plus sacrés. La multitude ne sait plus à qui elle doit demander l’instruction ; & des nuages pâles, formés par les passions les plus contraires à la recherche de la vérité, obscurcissent les notions morales qui méritent le plus de respect.

Ces réflexions sont superflues, on le sait ; la découverte de l’imprimerie a fait déborder le fleuve des sciences : mais on ne peut s’empêcher de réfléchir à la double doctrine des anciens, lorsqu’on lit ces brochures licencieuses ou frénétiques, où l’on touche étourdiment à tous les objets, où les expressions sont dénaturées de leur véritable sens, où les mots qui réveillent l’attendrissement du sage sont profanés, où l’on ne sait plus si c’est la folie ou la perversité qui a pris la plume.

Ce paragraphe demanderoit un certain développement : ce sera pour un autre ouvrage ; il n’est applicable ici qu’à quelques livres qui ont affligé les hommes de bien, & dont il