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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/34

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l’institut étoit de raffiner sur les plaisanteries ? Se fâchoit-il sérieusement, quand un sarcasme que la gaieté plutôt que la méchanceté avoit fait naître, venoit à tomber sur les Archontes sourcilleux ?

Et les mimes, & les ménades, & les fêtes d’Adonis, comment gouvernoit-il tout cela ? Et les secrets des grandes dames, en rioit-il tout seul au fond de l’ame ? Comment menoit-il de front cette foule de divers emplois, qui n’avoient entr’eux aucun point de contact ?

Lui falloit-il répondre tour-à-tour à un philosophe, à une jolie femme, à un comédien, à un guerrier, à un espion, à un pontife, à une courtisanne, à un colporteur, à un Spartiate, à un exempt, & changer de ton & de langage selon l’état de ces divers personnages ?

Venoit-on lui dire : on a tué un homme, & l’on a fait un vaudeville malin ; le feu a pris à tel édifice, & le parterre s’est mutiné contre tel histrion ?

Si Eschyle, dans son Prométhée, hasardoit quelques vers, un censeur à ses ordres étoit-