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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/4

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bondes, qui vont de spectacles en spectacles chercher des aventures, c’est-à-dire, des soupers.

Les matrônes n’ont plus besoin de mettre en jeu l’art de la séduction ; la licence des mœurs modernes, le goût du libertinage & la pauvreté, mauvaise conseillere, conduisent tout naturellement une infinité de filles chez elles.

Les matrônes, dites appareilleuses, font des avances à toutes les jolies grisettes qu’elles apperçoivent. Elles tiennent une sorte de pension plus ou moins nombreuse ; & c’est dans leurs maisons que se rendent sourdement les petites bourgeoises & filles de boutique de toute espece, qui, pour avoir des robes & soutenir leur parure, vont passer la soirée chez les matrônes.

L’étendue de Paris fait qu’elles dérobent l’irrégularité de leur conduite à leurs parens & tuteurs ; elles paroissent chastes & honnêtes & n’en ont que l’apparence. Des femmes qui conservent dans le monde tous les