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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/81

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corps & vigoureusement par le parlement en corps. Après plusieurs paroles & voie de fait, ces hommes de robe, à la suite de ce débat, furent trente années sans assister à la procession. Le roi, pour les accorder, fut obligé de séparer leur brigade.

Le premier président de la chambre des comptes, qui fut le battu, est obligé aujourd’hui de marcher à la gauche du premier président du parlement ; & il porte encore sur son front l’air humilié de son ancienne défaite. Le peuple le remarque & dit tout haut : il a la gauche, il n’oseroit faire un pas vers la droite. Quel insigne revers dans les grandeurs humaines, être battu & céder encore le pas ! Il faut marcher ainsi le 15 août, sous l’œil de tout le public attentif, & sortir queue traînante du chœur par la seconde porte, tandis que le parlement en triomphe sort par la premiere.

Un grenadier regardant un jour la cathédrale de Paris, s’écrioit : oh, le beau chêne, le beau chêne ! — Que dis-tu là ? lui disoit son