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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/93

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D’autres qui trompent l’œil par une heureuse adresse,
Ne sont que du bois peint ; ils lui servent autant.
Il les montre, il les cite, & chacun semble dire,
Le bel emploi d’argent… si Damon savoit lire !
Quoi ! déjà vous sortez ? Un moment : il faut voir
Ce temple fastueux, qu’il nomme son boudoir.
Avancez… De Vénus, voici le sanctuaire :
Un Amour à la porte, aposté par sa mere,
Défend aux indiscrets d’approcher de ces lieux.
Damon est cependant comme Titon le vieux.
Au-dedans on respire une riche mollesse ;
Glaces, tableaux, sofas, tout parle de tendresse,
Tout peint la volupté, tout invite aux plaisirs.
Quel malheur qu’on ne puisse acheter des desirs !

(Anonyme.)

Aucun philosophe n’a d’hôtel. Rarement un nom respecté du public loge dans ces magnifiques demeures. Les arts ont travaillé pour les commodités fastueuses & recherchées de ces hommes nouveaux & dangereux.

D’où viennent ces fortunes rapides qui étonnent ? Comment en dix ou douze années un homme passe-t-il de la misere à la plus extrême opulence ? & qu’a-t-il fait ? On a vu