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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/102

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CHAPITRE DCXXI.

D’un second théatre François.


Le public, les auteurs, demandent à grands cris deux théatres ; les gentilhommes de la chambre s’y opposent. Les comédiens en province appartiennent au public, au lieu qu’à Paris le public appartient aux comédiens. Pour remédier à cet étrange abus, l’on a généralement pensé que le parti le plus prompt & le plus sûr, seroit de rétablir la concurrence, ainsi qu’elle existoit aux jours brillans des Corneille, des Racine, des Moliere ; mais les gentilhommes de la chambre sont constamment opposés à la création d’une seconde troupe. Ils peuvent se vanter de contredire à cet égard l’opinion publique, l’attente universelle, & le vœu de tous les auteurs.

On dit qu’il seroit impossible de former deux troupes supportables, quand nous som-