Le dégoût, la sécheresse, l’indigence, la crainte des persécutions, & sur-tout la paresse font sortir les trois quarts & demi de la carriere, dès qu’ils y ont fait les premiers pas. Ils se jettent dans le chemin battu de la fortune. Plusieurs écrivains, même célebres[1], n’entretiennent leur renommée que par
- ↑ On sait que dès qu’un auteur est académicien, il pense toucher au terme de la gloire littéraire ; il ne fait plus rien que de courir les sociétés. Il est plus souvent à table qu’a son bureau ; & quand il a passé des années entieres sans payer
magination ou de philosophie, & qui remplissent son attente par des productions successives, qui arrivent tous les ans ou à certaines époques encore plus éloignées, mais à peu près égales, relativement à l’importance ou à l’étendue de l’objet. Or sur ces trente hommes de lettres, cultivant les lettres avec assiduité & constance, la moitié habite la capitale. Quoi, s’écriera-t-on, il n’y a que quinze écrivains dans la ville de Paris ! Oui, dignes de ce nom ; comptez : mais n’y faites pas entrer les paresseux ou ceux qui vivent uniquement sur leur réputation.