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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/148

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CHAPITRE DCXXIX.

Feuilles périodiques.


Les journaux sont les trompettes de la renommée, les plus menteuses & les plus impudentes. Tel périodiste annonce un auteur comme un aigle ; l’autre le traite d’oison : le panégyrique & la satyre de l’écrivain paroissent le même jour. À qui s’en rapporter ? À soi-même ; lire l’ouvrage, & ne point demander bêtement à autrui ce qu’il en pense.

Le critique impartial & sans préjugés littéraires n’a point encore existé. Mais l’homme en état de produire ne se rabaisse point à analyser des ouvrages ; il en enfante.

Se fait journaliste qui veut, & l’écrivain le plus honni peut le lendemain honnir tous ses confreres.

Le ministere protege les petites feuilles satyriques, où les auteurs sont déchirés à belles dents, afin d’entretenir la rivalité, la