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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/159

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une farine belle & savoureuse de ce qu’on livroit précédemment à l’amidonnier, & de ce qu’on abandonnoit à la nourriture des animaux.

Mais comment recevoir des professeurs dans l’art de faire le pain ? Ne voyez-vous pas tous les mitrons, toutes les servantes, & même leurs maîtresses qui se liguent pour dire qu’il n’y a rien à ajouter à la perfection du pain tel qu’on le fait, & que c’est ainsi que le mangeoient les grands-peres.

Plusieurs villes étrangeres seront peut-être encore un siecle avant de lire l’Avis aux bonnes ménageres des villes & des campagnes. Mais on y lira de sottes gazettes.

Les femmes feront venir de Paris des chapeaux à l’angloise, des rubans & des ariettes ; mais on ne fera pas venir un boulanger instruit à l’école des chymistes. Les étrangers diront : qu’est-ce que la chymie ? Nous prend-on pour des barbares qui ne savent pas faire le pain ? Et ces étrangers, admirateurs de leurs servantes, & n’en sachant pas plus qu’el-