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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/179

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la poussiere des classes, devant les lumieres de notre siecle ?

C’est avec raison qu’on a dit, comment se fait-il qu’il y ait eu des milliers de grammairiens, & pas une bonne grammaire ; des milliers de professeurs en éloquence, & pas un seul professeur éloquent ; des milliers de rhéteurs, & pas une bonne rhétorique ; des milliers de professeurs de philosophie, & pas un seul bon ouvrage philosophique émané d’eux ; des milliers de régens, & pas un bon plan d’études ? C’est qu’il n’appartient qu’à la voie de la presse de réformer les erreurs, de propager les vérités. Telle est la vraie langue de l’instruction universelle.

Il ne faut donc, pour être maître-ès-arts, que de la mémoire & pas le sens commun ; ainsi qu’il ne faut que douze sols à un homme & la trouvaille d’un vieux bouquin pour en faire un académicien de l’académie des inscriptions & belles-lettres. Il rencontre sur le quai un volume vermoulu de ces pesans érudis du quatorzieme siecle. Ce bouquin trai-