Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/233

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 231 )

petit-diable. Les femmes, menant la vie la plus dissipée, se montrant par-tout, ont mis dans leur genre de vie la mobilité de leurs traits.

Ainsi la premiere chose que doit faire un provincial, n’eût-il que dix mille livres de rentes, c’est de prendre une voiture ; il en sera quitte d’abord pour cent écus par mois, & l’on saura alors à quoi l’employer. Il paiera la voiture & ne s’en servira guere : tant mieux pour lui. S’il a ce trait de politique, il avancera. Tout calculé, une voiture qu’il prêtera obligeamment, deviendra pour lui un objet d’économie ; s’il s’obstine à ne point faire cette dépense, il est ruiné.

Certains garçons ne louent une voiture que pendant l’hiver ; ils vont à pied l’été, disant qu’il fait beau ; mais c’est qu’ils n’ont réellement que dix-huit cents livres à placer ainsi. Forcés d’opter entre les deux saisons, ils montent tout-à-coup en équipage le 1er décembre & en descendent le 30 mai, lorsque le beau monde s’écoule vers la campagne. Mais c’est