Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 264 )

leur arrachant la puissance dangereuse qui leur étoit contraire, n’ont pu leur enlever qu’en partie celle qu’ils exerçoient sur les classes inférieures.

Les châteaux hérissent nos provinces, englobent une partie des grandes possessions, ont des droits abusifs de chasse, de pêche, de coupe de bois, & ces châteaux recelent encore de ces fiers gentilshommes qui se séparent réellement de l’espece humaine, qui joignent des impôts particuliers à ceux du monarque, & qui oppriment trop facilement le paysan pauvre & abattu, s’ils ont perdu le privilege de le tuer en mettant dix écus sur sa fosse.

L’autre portion de la noblesse environne le trône, les mains sans cesse ouvertes pour mendier éternellement des pensions & des places. Elle veut tout pour elle, dignités, emplois, préférences exclusives ; elle ne permet aux roturiers ni élévation ni récompense, quels que soient leur génie & les services rendus à la patrie ; elle leur défend de