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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/304

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il n’ajoute point ni à son repos ni à son bonheur.

L’on ne parvient à ces connoissances utiles qu’après avoir beaucoup comparé. La multitude de livres est donc un inconvénient, mais n’est point un mal : on prend, on choisit ; & tel livre qui ne dit rien à l’un, parle beaucoup à l’autre. Je serois donc de l’avis de madame de Sévigné qui dit, avec sa grace ordinaire : pour Pauline, cette dévoreuse de livres, j’aime mieux qu’elle en avale de mauvais, que de ne point aimer à lire.

Un ministre nommant son parent à la place de bibliothécaire de la bibliotheque royale, lui dit en pleine audience : mon cousin, voici une belle occasion pour apprendre à lire.

Ce mot très-plaisant, & qui peint de quelle maniere se donnent en France les premiers emplois, le devient davantage par l’application dont il est susceptible. Que de fois a-t-on pu dire depuis : Ah, monsieur, la belle occasion pour apprendre ce que vous devriez savoir !