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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/308

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Dites à un de ces hommes, un tel a dit que vous étiez un empirique ; il répond sans se déconcerter & avec hardiesse : il m’appelle un empirique, & moi je l’appelle un médecin. Il ne sait pas bien mon nom. Graces à Dieu, je ne suis point médecin, je suis guérisseur. Et le peuple soumis à cette voix forte, à ce visage décidé, à ce geste ferme, répete, il est guérisseur ! Et comme il compte être guéri, il l’est déjà à moitié.

Tous ceux qui distribuent des remedes sont enrégistrés à la police ; ils sont tolérés lorsqu’ils ont déposé le secret de leur composition entre les mains du premier médecin du roi. Plusieurs remedes dont on fait usage dans la médecine, sont dus originairement à des empiriques. Et ne peut-il pas se trouver un remede bon au corps humain, dans presque toutes les circonstances ? Ne voyons-nous pas aujourd’hui, que toute l’apothicairerie, entre les mains des véritables gens de l’art, se réduit au tartre stibié, au jalap, au quinquina, à la mousse de Corse, à l’éther ; voilà ce