Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/314

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 312 )

femme précédée d’une belle fille, âgée de dix-huit ans.

Il sort de l’église, se présente chez la dame & lui dit : je viens vous demander votre fille en mariage. — Eh ! qui vous a conduit ici, monsieur ? — Les postillons, madame. Je suis fermier-général, faites venir le directeur, il reconnoîtra bien ma signature. Le directeur vient, & se met presqu’à genoux devant un des princes de la finance. On dîne ; après le repas, le fermier-général dit à la mere, j’ai cent mille livres de rentes, j’en offre la moitié à votre fille en donation. La dame, qui vivoit d’un médiocre revenu avec sa fille, ne la refusa point à un homme opulent ; & quelques jours après, les mêmes chevaux de postes ramenerent triomphamment à Paris la mere, la fille & l’époux.

Que les demoiselles de province qui rêvent incessamment à la capitale, ne désesperent pas d’y arriver un jour. Plus d’un homme opulent saisira peut-être l’exemple que nous venons de citer. Qu’elles s’accou-